01/01/2021
Dans un nouveau décor plus contemporain agrémenté d’un roof top donnant sur l’océan Le Napoli conserve sa formule gagnante : une adresse populaire appréciée des gens du coin et ouverte à l’année. Outre des pizzas au feu de bois et des pâtes, poissons et viandes grillés à la plancha figurent également à la carte.
27/07/2018
Cette semaine, le Concierge Masqué se penche sur le phénomène de chantage minable exercé par les clients des restaurants et des hôtels et planté à grands coups de critiques incendiaires sur TripAdvisor, cette dictature des ploucs.
Dix-huit ans que ça dure. Dix-huit ans de micro-terrorisme et de succès mondial, bâti à grands coups de faux commentaires, de référencements bidons, et de méthodes peu orthodoxes, dûment sanctionnés par de lourdes condamnations. Pluie d'amendes colossales, mais les centaines de milliers d'euros et de dollars, au finish, pour TripAdvisor, c'est même pas mal. Goliath du web et branche du géant Expedia, TripAdvisor brandit des chiffres étourdissants, même en Chine. Aux dernières nouvelles, il y aurait plus de 550 millions d'avis et opinions déposés par les clients des restaurants, des hôtels et autres structures de loisir, fôtes d'ortaugraf compriz. TripAdvisor s'est choisi un beau logo : une tête de chouette avec un oeil rouge et un oeil vert. Pas loin du sapin déodo de voiture chéri des commerciaux sur zône. À bien la scruter, l'image, autocollée sur toutes les vitrines du moindre boui-boui cracra, évoque une sorte de "aie confiaaaaance" du serpent Kaa dans le Livre de la Jungle. Bingo ! TripAdvisor est une jungle. Pire : une boîte noire bourrée d'algorithmes et de mystères insondables. Un dark side of the web devenu une menace insupportable au regard des professionnels de l'hôtellerie et de la restauration, partis en guerre genre pot de terre contre pot de fer, et livrant bataille, sinon escarmouche, chaque jour au comptoir, à table, et au moment de régler la note.
En réalité, TripAdvisor n'a rien inventé. Avant internet, il existait un guide de restaurants américain qui profilait déjà cette connerie de démocratie participative au service du client par le client. En gros, comment remplir un bouquin sans payer personne. Le Zagat que ça s'appellait. Fondé à la fin des seventies par un couple sympa, Tim et Nina Zagat, ce guide de poche format chéquier vertical, fonctionnait par fiches remplies par des clients bénévoles triés sur bonne volonté. Joli succès, rien de bouleversifiant, d'autant que les avis formulés par des housewifes middle age cassaient pas trois pattes à un canard. Genre : j'ai aimé mais j'ai pas aimé. Ben faudrait savoir Hildegarde : tu like ou tu like pas ? Et puis les Zagat ont lancé un guide Paris. En Français. Rien que ça. Et là, le gadin, la gaffe, la no-credibility totale. Soirée de presse, grand-hôtel, wonderful. Quelques journalistes présents, odieux personnages évidemment, eurent l'idée fumeuse d'ouvrir le guide. Et là, première page, premier couac : pour les zagateux, le meilleur restaurant qualité-prix de Paris était le... Kentucky Fried Chicken de la place de la République. Ou un truc dans le genre. À bien lire la suite, aucun avis, traduit avec les pieds par une certaine Mary Blanchard (elle bossait au Vogue Hommes) qui n'a jamais su qu'elle portait le même nom qu'une starlette hollywoodienne des fifties, émanait d'un ou d'une française. Yankees only. On vit d'ici le niveau...Bon, personne ne fut obligé d'en acheter et on a tous survécu à cet affront proto-trumpien.
Cette idée de juger les autres à l'aune de sa petite expérience n'est donc pas nouvelle. C'est le gabarit du support qui a changé, avec promesse permanente d'aubaines, de remises, de rabais, de discount, de bons plans, de toujours moins cher pour plus d'expérience. Au finish, ce n'est pas le laudatif qui prévaut mais le flacide rancunier. Une vieille clé psychologique : le lecteur se met toujours du côté du consommateur victime des abus du méchant Thénardier. Victor Hugo ne racontait pas autre chose dans Les Misérables. À lire les pauvres avis déposés sur TripAdvisor et autres sites, la France est une nation de Cosette. Doublée d'un pays de gratteurs aux goûts médiocres et de maîtres-chanteurs planqués derrière des pseudos de pignoufs incultes. À leur tête, le Général Advizor, cousin avatar du général Alcazar dans Tintin. Noir bazar, tout et n'importe quoi, TripAdvisor, c'est la mini-dictature du moi-même, une tromperie légitimée par la twittomania de Trump. Lire ici les Dossiers du Canard Enchaîné, intitulé Les dingos du pouvoir. Page 33, l'encadré La Diagonale des fous, emballe l'affaire en quelques lignes bien frappées sur la question.
Quelques perles, relevées ça et là...